Run interdit

Les vendredis soir, dans les allées du parking du centre commercial «Carrefour Parinor» en Seine-Saint-Denis, on peut assister au rassemblement d’une centaine de véhicules. Beaucoup de jeunes, accros de mécanique et de vitesse viennent admirer les BMW, Mercedes, Citroën, Golf… Nombre d’entre eux vivent dans le « 9-3 » mais pas uniquement. Un jeune couple assis dans leur voiture regarde un film sur leur DVD, plus loin un autre groupe discute modifications, techniques et puissance de leurs moteurs. Au même moment se déroule un concours de hi-fi, où l’on admire les caissons de basse, les sonos arrières et le condensateur de puissance. Ils poussent leurs installations jusqu’à la limite. Et puis, au loin, on entend les pétarades des pots d’échappement.

Ici les jeunes sont entre eux, ils discutent surtout de voiture, ils cherchent à savoir le lieu de rendez-vous pour assister à la prochaine course sauvage… Un attroupement se forme autour d’une 205 GTI qui diffuse par son coffre arrière, où trône un énorme caisson de basse, un déferlement de musique rap. Vers 23 heures, les voitures commencent à faire gronder leur moteur, puis une voiture se détache du lot et va vers le fond du parking désert. Le conducteur commence à faire des têtes à queues, puis à tourner en cercle en faisant crisser ses pneus. À ce moment, la police intervient en arrêtant le véhicule et ses occupants, pour eux la soirée est finie. Ils récolteront au pire une amende. Mais pendant ce temps, la course est déjà lancée. Tous essaient de ne pas perdre de vue les voitures les plus rapides. Les forces de l’ordre aussi. Elles savent que ces jeunes cherchent un lieu désert où ils pourront se lancer des défis : des courses en ligne, des têtes à queues, des dérapages contrôlés, des toupies (faire tourner la voiture sur place) ou encore des concours de «burn» (faire tourner les roues arrière de la voiture sur place) dont le but est de faire éclater les pneus.